Pour cet écrit, je décide de m’interroger sur les causes profondes des tensions entre les habitants, les travailleurs sociaux et les communes.
Comme vu dans mes rédactions précédentes, les tensions entre les habitants d’un quartier provoquent parfois des désaccords entre la commune et les Travailleurs Sociaux Hors Murs dans la manière de gérer ceux-ci.
En effet, les communes et les TSHM n’ont pas toujours la même vision dans l’élaboration d’une résolution cohérente aux tensions diagnostiquées. Lorsque certaines communes voulaient rapidement endiguer les problèmes entre différents acteurs d’un quartier, les TSHM eux visent une approchent de liens sur du long therme. Mettre en avant les causes de ces avis divergents étaient l’objectif de mon deuxième écrit. Mon premier écrit, quant à lui, décrivait plus suscintement des réflexions que j’avais pu avoir après trois après-midi en compagnie d’un Travailleur Social Hors Murs. Ce troisième et dernier travail vise une approche encore plus macro que les deux premières. Je souhaite cette fois, au travers de cet écrit, mettre en lien les volontés politiques et architecturales avec les communes et les TSHM.
Il me semble intéressant de questionner quels moyens ont les Travailleurs Sociaux Hors Murs et les communes de faire remonter leurs observations. Ce constat a émergé lors d’une discussion avec Karim, le TSHM avec qui j’ai passé mes après-midis d’immersion. En effet, lors de notre échange, je tenais pour « responsable » les architectes et les urbanistes dans la création des tensions de quartier.
Pour moi, il me semblait évident qu’une mauvaise infrastructure, un quartier mal pensé, était la seule cause des tensions observés entre habitants. Que les communes et les travailleurs sociaux ne pouvaient que panser des plaies déjà présente. Karim m’avait fait réaliser que les raisons pouvaient s’avérer plus complèxe et que les architectes et urbanistes étaient bien souvent tributaires des volontés politiques dans l’émergence d’un quartier.
Cette réflexion me permis d’élargir ma vision, de mieux entrevoir des nouveaux liens possibles entre les acteurs d’une commune (travailleurs sociaux, associations, habitants, policiers etc.), les architectes et les instances politiques. Il est pour moi d’une importance capitale d’ouvrir régulièrement la discussion entre ces différents acteurs autour d’une même table ou en plus petits comités. D’après moi l’essentiel est de mettre en lien différents acteurs ouvert à la discussion dont le but est une potentielle résolution.
En revanche, j’ai encore du mal à définir qui pourrait endosser ce rôle de médiation. La logique serait de proposer à un TSHM d’organiser ces rencontres, mais je ne sais pas si il serait légitime dans le processus, faisant lui aussi parti de la dynamique. Dans mes recherches, j’ai trouvé intéressant le travail que fait l’EPIC (Équipe de Prévention et d’Intervention Communautaire). Malheureusement, étant rattachée à Point jeunes, leur mandat ne pourrait permettre la rencontre des différents acteurs déclinés plus haut. En revanche, je trouve une certaine similitude entre leur méthodologie et ce que j’imagine intéressant de mettre en place.
Cela permettrait donc peut-être enfin de sortir de ces tensions dialogiques entre communes et TSHM ou entre habitants et force de l’ordre. Pour moi, lorsque les TSHM ou les forces de l’ordre sont appellés à agir, c’est qu’il est déjà trop tard.
Toute ma réflexion, déclinée durant ces trois écrits, me mène à cette conclusion là. Au travers de discussions avec Karim et ma correspondante, ou encore grâce aux théories vue en cours lors de ce semestre, j’ai eu l’envie de comprendre les raisons qui pouvait expliquer les tensions dialogiques observés et lues dans le cadre de ce module. Ceci me permet aujourd’hui d’avoir un regard qui me semble prendre plus de facteurs en compte. Cette analyse me permet également, comme explicité dans cet écrit, de proposer une piste de solution qui me paraît cohérente et qui pourrait éventuellement permettre aux acteurs de prévenir les tensions dialogique.
Finalement, ces écrits m’ont permis de mieux entrevoir le travail effectué par les TSHM au sein d’une commune, de l’importance du réseau ainsi que la variété de leurs interventions. Ce travail m’a également permis de comprendre les enjeux entre eux et les communes ainsi que la complexité des rapports avec les habitants d’un quartier. J’ai pu observer l’importance du rôle des travailleurs sociaux dans ces différentes dynamiques et leur volonté à créer du lien sur du long therme. Devoir analyser ces enjeux à travers la pensée complèxe d’Edgar Morin me permet aujourd’hui de mieux conceptualier une théorie qui me paraissait floue. De plus, j’ai trouvé intéressant de mettre en lien la posture des TSHM avec la pédagogie des opprimés de Paulo Freire ouvre des pistes de réflexions pour ma propre posture en tant que futur travailleur social.
Je terminerais par dire que ce travail fait sens avec ce que les autres modules de ce semestre nous ont appris. Je peux profiter des apprentissages de ces modules pour ajuster ma pratique d’une manière qui me semble aujourd’hui adéquate.
J.B